mardi 13 février 2018

Quelques réflexions - 13 Février 2018



Quelques réflexions - 13 Février 2018
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
 
Deux jours avec un petit bout de lettre de Jacques. Nous l’abandonnerons demain mais c’est pour une bonne cause, pour cause de Carême. Emmenons ce texte dans notre barque au moins pour la journée. A croire que la tentation faisait déjà débat au temps de Jacques et que cela vient de plus loin que nos questions sur la traduction d’une phrase du Notre Père.

Jacques s’explique sur la tentation et bâtit sa lettre autour d’affirmations fortes avec un langage très riche et rempli d’images :
Tout d’abord la tentation vient-elle de Dieu ? La question est toujours actuelle. Jacques répond : « Dieu n’est pas tenté par le mal et ne tente personne ». Mais sa réponse n’est pas réponse dans un catéchisme en questions/réponse.


Jacques s’explique et parle d’abord d’une pulsion qui entraine et séduit. On pourrait traduire une pulsion qui hameçonne et ti-raille. Les verbes appartiennent en effet au langage de la  pêche et de la chasse.
Ensuite Jacques parle d’une volonté d’avenir et de grossesse qui manque son but et se termine en fausse couche. Le péché, c’est manquer son but sa cible. Et ne pas arriver au terme, c’est engendrer la mort. Son langage est alors celui de la maternité.

Plus loin, Jacques explique : « Ne vous y trompez pas » : le verbe grec pourrait se traduire : « n’errez pas comme des gens vagabonds». Derrière cette expression se cache le mot grec, le mot planète (cela sera repris en fin de phrase avec cette même racine grecque pour parler des astres errants, vagabonds, « sujets au mouvement périodique »). Le langage est maintenant celui de l’astronomie, avec finalement d’autres tournures à la fois poétiques et majestueuses : les présents, les dons parfaits ; ce qui vient d’en haut, du Père des lumières qu’il nous faut aussi reconnaitre.

Et la tentation dans l’évangile : les disciples pensent qu’ils ont oublié le pain. Ils ont juste oublié que Jésus, celui qui donne le pain est avec eux dans la barque ? Devenir des êtres vagabonds à la recherche du pain ou lui redire avec audace : « donne-nous le pain de ce jour », ce qui nous fait vivre. Les disciples peuvent le chercher ailleurs et manquer leur cible.

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