Quelques réflexions - 7 Novembre
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
La traduction de la lettre de Paul lue ce matin multiplie
les impératifs et nous risquons alors d’en faire une lecture très moralisante.
Certes nous arrivons sur la fin de la lettre et elle a un caractère
d’exhortation mais aussi quantités d’autres richesses. Paul parle à une
communauté ; et dans une communauté, il y a un seul corps, plusieurs membres.
Chacun a son charisme selon la grâce de Dieu : la prophétie, le service,
l’enseignement, l’exhortation, le souci des autres, la présidence de la
communauté, la miséricorde… et Paul dit que ces charismes au cœur de chacun
sont au service de tous.
Le message de Paul est clair : ce que Dieu nous a
accordé, ce que nous avons reçu, c’est pour le donner. Les dons de Dieu
structurent la communauté, nous venons de le voir. Le texte parle d’amitié
fraternelle et de tendresse amicale (ce que la traduction a caché sous les
expressions « affection fraternelle et respect »).
La traduction littérale des
deux mots grecs qui sont d’ailleurs des mots composés avec une racine commune
donnerait plutôt amitié fraternelle et tendresse amicale et marquent mieux
l’échange, le partage. Cet amour fraternel déborde la communauté et rejoint les
persécuteurs.
La parabole d’aujourd’hui a quelque chose de curieux
(comme bien souvent la plupart des paraboles). Celle d’aujourd’hui se termine
même avant que le festin n’ait commencé !!! L’important n’est donc pas le
festin et le sens de la parabole est à chercher du côté des invités. « Venez,
le repas est prêt ! » Les premiers invités refusent de venir. Leur agenda est
plein et même surchargé : par des affaires économiques, des achats importants,
des obligations familiales. « J’ai tellement à faire ». C’est le même refrain
partout.
Le maitre de maison reste indigné par ce refus mais
l’invitation demeure. Le maitre court alors le double risque de perdre ses amis
et de se frotter à des marginaux. Il envoie son serviteur vers les périphéries
dans les rues et sur les places de la ville. Et « il reste encore de la place
». Il envoie maintenant aux ultra-périphéries, sur les routes et dans les
sentiers, dans le rural profond.
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