mercredi 5 juillet 2017

Homélie du 13ème dimanche ordinaire – Année A



Homélie du 13ème dimanche ordinaire – Année A

Carmel de Saint-Maur – Père Maurice Boisson

Malgré la météo, un parfum de vacances commence à se faire sentir, même si cela ne concerne pas tout le monde, on profite de l’ambiance « vacances ».

                Ce temps d’été est particulier. Chacun le vit à sa façon. Il ne se réduit pas aux incontournables questions : « Vous partez quand ? », « vous allez où ? », « vous rentrez quand ? » Il y a une question que l’on ne pose jamais : « Et vous rentrez où ? » C’est pourtant la question principale. Habituellement, on rentre chez soi, à moins d’un changement d’affectation, de poste, ou un changement d’orientation de vie. En fait, rentre-t-on dans le même chez soi que celui d’où l’on est parti ? Il s’agit bien sûr du chez-soi intérieur, de nous-mêmes. Même si nous ne sommes pas partis, comme on dit, nous avons voyagé intérieurement.
                Découverte, repos, temps gratuit pour famille et amis, moments avec soi-même, calme et silence, lecture et prière. Tout cela nous façonne aussi, façonne notre « chez-nous » intérieur.

                La Parole de Dieu de ce dimanche nous invite à profiter de ce temps pour favoriser la croissance du meilleur en nous, en soignant la qualité de notre accueil et de nos choix. « Qui vous accueille m’accueille, dit Jésus, qui m’accueille accueille celui qui m’a envoyé, il accueille Dieu. » « Celui qui donnera à boire un simple verre d’eau fraîche, sera récompensé. »
Dans l’Evangile, comme dans l’ensemble de la Bible, l’accueil, l’hospitalité tiennent une grande place. La première lecture nous donne un bel exemple : des gens accueillent le prophète Elisée lors de ses passages ; ils lui donnent à manger et lui préparent un petit studio, ils lui font une place pour qu’il soit chez lui. Dans l’Evangile, l’accueil est la première qualité de Jésus, première qualité de Dieu-Père. « Il fait bon accueil aux pécheurs, aux petits, aux malades, aux païens, à la Samaritaine étrangère, aux lépreux, à Matthieu le collecteur d’impôts, au fils parti et qui revient à la maison… »

Accueillir est la qualité de Dieu, parce que c’est la qualité d’aimer. C’est offrir à l’autre une part de nous-même, qui au lieu de nous appauvrir, nous enrichit. « Celui qui perd sa vie, la trouve. » Celui qui ne partage pas, perd sa vie. C’est une invitation à nous désencombrer, à nous laisser déranger, à faire une place à l’autre, dans notre tente intérieure, comme Abraham avec les 3 voyageurs.
C’est notre Evangile : ne pas donner la préférence à nous-mêmes, mais à la façon d’aimer de Jésus. En préférant Jésus, on aimera mieux, comme lui. Il nous apprend à débarrasser de notre cœur ce qui empêche d’aimer vraiment, quand notre moi prend toute la place en nous. C’est par les petits gestes, dit Jésus, qu’on peut être des échantillons de ce qu’Il est lui-même. Un verre d’eau fraîche donné à qui en a besoin, c’est rien mais cela représente toutes ces petits gestes d’encouragement, d’aide, d’accueil, de bienveillance, d’attention, de respect… « Ce que vous avez fait, c’est à moi que vous l’avez fait…ou pas fait ! » dira Jésus au moment décisif.

Ce temps d’été, de vacances, peut être favorable pour élargir l’espace de notre tente intérieure. « Qui perd sa vie la trouvera », qui fait un peu de place en lui-même pour accueillir l’autre, l’Autre, se trouvera meilleur. Peut-être s’agit-il de nous détacher de ce qui nous semble être l’indispensable pour nous attacher à ce que l’on prenait pour être rien, accessoire.  Alors, on peut retrouver la vraie question :
« Vous rentrez où ? » Dans un chez-moi intérieur rénové, restauré, changé.

Bon été !

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